Prendre des Risques en design organisationnel ?
- David Gateau
- 2 juil. 2024
- 2 min de lecture
Se lancer dans le design d’une organisation est toujours vu comme un risque car à chaque fois, c’est une « aventure » qui va pousser l’organisation à remettre en cause son équilibre. Dans cette aversion au risque, et comme pour le limiter ou s’offrir une échappatoire, il est toujours demandé plusieurs scénarios :
Un scénario d’évolution qui redéfinit principalement les périmètres. On est plutôt dans une clarification.
Un scénario de rupture qui reconstruit les périmètres de façon distinctive
Le scénario choisi se trouve toujours au milieu du gué, aboutissement de négociations entre les différents acteurs pour tenter de préserver leur contrôle et les marges d’incertitudes qu’ils exploiteront dans l’avenir.
Malgré tout, proposer plusieurs scénarios n’est pas composer un menu dans lequel piocher telle ou telle option pour satisfaire l’un ou l’autre. Cela doit procéder d’une analyse qui s’apprécie toujours sur 3 dimensions :
En termes de gestion des risques c’est-à-dire avoir une image précise des conséquences de tel ou tel scénario, des conditions de réussite ou des points de vigilance.
En termes de capacités des dirigeants à impulser le changement , c'est à dire de faire prendre conscience à ceux qui devront animer le dispositif de la responsabilité qui sera la leur dans la restructuration du système.
Mais aussi en termes d’opportunités
Comme nous le disait Thierry Souchon (DRH holding Euralis), dans notre ouvrage [Le guide du design organisationnel – Pearson – 2023 – Page 143], « Pour pousser la réflexion un peu plus loin, le premier scénario doit clairement faire franchir une étape. Le deuxième doit permettre d’accroître les ambitions et un troisième se doit d’être un peu plus radical. Il y a deux avantages à envisager plusieurs scénarios : d’une part, ils offrent une perspective, c’est-à-dire les différentes étapes qu’on peut se proposer de franchir et ils doivent, d’autre part, permettre aux décideurs d’explorer les frontières des croyances de l’organisation et de leur faire prendre conscience de ses limites actuelles.]
Ce sont ces frontières qui sont parfois difficiles à repousser et qui exigent de la part des dirigeants et managers, la responsabilité d’assumer une part de risques dans tous les projets de transformations.
Je vous laisse cette petite vidéo de Thierry Burkhard, chef d'Etat-major des armées (dans un extrait d’une émission diffusée sur ARTE) :
« Très concrètement, aujourd’hui, il faut être capable de prendre des risques. Si on ne prend pas de risques, on sera toujours en retard et on n’existera pas »
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